Le roman policier est-il essentielment anglo-saxon ? (extrait)
"Tribune de Paris"
Paul GUIMARD, Albert PIGASSE, Roger CAILLOIS, William PICKLES
Pierre BOILEAU, Pierre NORD et Pierre VERY.
Radiodiffusion-télévision française (RTF).
Roger Caillois : Il me semble que tous les écrivains de roman policier français échappent à cette définition. A commencer par Gaboriau, où la tendance du roman feuilleton est considérable: Arsène Lupin, où c'est l'humeur qui compte. Chez Pierre Very c'est, évidemment, le rêve et la poésie de l'enfance qui prennent, je ne dirais pas la première place, mais en tout cas une place très importante. [...] Et même chez Gaston Leroux, qui a tout de même l'avantage d'avoir définit quelque unes des règles essentielles du roman policier, par exemple celle du local clos, celle de l'instrument du détective qui rappelle que l'on veuille la raison, il y a tout de même une aventure d'amour, dans par exemple "Mystère de la Chambre jaune", qui serait certainement pas admise chez un romancier classique anglo-saxon.